Manipulation de la plante

La plante abusée par des pucerons trompeurs et manipulateurs

Contournement des défenses induites

Lors de l’insertion des stylets puis de leur pénétration dans le phloème, les pucerons sécrètent plusieurs types de salive jouant un rôle fondamental dans l’acceptation de la plante hôte.
Une salive gélifiante, déposée à la surface de la plante puis en continu lors du cheminement des stylets entre les cellules, forme une gaine qui isole ces derniers des tissus de la plante. Elle joue un rôle de barrière physique limitant les flux calciques transmembranaires et réduisant ainsi le blocage du flux de sève, et probablement aussi de barrière chimique en captant les dérivés réactifs de l’oxygène.
La salive liquide constitue le deuxième type de salive produit par les pucerons. Lorsqu’un puceron effectue une ponction de sève élaborée, il injecte en premier lieu de la salive liquide dans les vaisseaux du phloème. Cette salive joue une part importante dans le contournement des défenses immédiates de la cellule végétale en inhibant, directement ou indirectement, la coagulation des protéines phloémiennes et les dépôts de callose.

Altérations métaboliques

Afin de compenser en partie les carences compositionnelles de la sève phloémienne, les pucerons sont capables d'accroître le flux de phloème, mais aussi d'induire une augmentation systémique des taux d'acides aminés circulants, dont les acides aminés essentiels. En outre, ils semblent également capables d’induire une accumulation phloémienne locale de glucides, aux dépens des autres tissus de la plante. Cette manipulation trophique se manifeste de façon exacerbée dans le cas des pucerons galligènes, étudiés depuis longtemps pour leur manipulation locale et systémique de la signalisation hormonale de la plante hôte.