L'immunité cellulaire chez le puceron du pois

L'immunité cellulaire chez le puceron du pois : Acyrthosiphon pisum

La phagocytose et l’encapsulement sont les deux principaux types de réponses immunitaires cellulaires dans lesquels interviennent les hémocytes. La phagocytose consiste en l’internalisation de micro-organismes et leur destruction au sein de vésicules intracellulaires tandis que l’encapsulement consiste en la formation d’une gangue cellulaire composée d’hémocytes autour d’un corps étranger trop volumineux pour être phagocyté (e.g. œufs de parasitoïde). Les pucerons, comme les autres espèces d’insectes, possèdent plusieurs types hémocytaires qui diffèrent par leur morphologie et leurs fonctions.
Les prohémocytes, très peu représentés dans l’hémolymphe, sont probablement des formes immatures ou des précurseurs des autres types d’hémocytes.

Les sphérulocytes sont principalement localisés sous la cuticule de l’insecte et sont impliqués dans la coagulation de l’hémolymphe suite à une rupture de la cuticule, permettant de limiter l’épanchement d’hémolymphe.

Les plasmatocytes et les granulocytes sont les types hémocytaires majoritaires. Ils se distinguent par leur capacité à adhérer, ex vivo, à des supports étrangers et in vivo à un corps étranger introduit dans le puceron. La distinction entre granulocytes et plasmatocytes repose principalement sur des critères morphologiques et histologiques (e.g. taille, présence de granules intra-cytoplasmiques, mode d’étalement, production d’effecteurs humoraux). Les plasmatocytes comme les granulocytes sont capables de phagocyter des particules abiotiques (billes de latex) ou des bactéries (Escherichia coli) injectées dans l’hémolymphe. Les bactéries montrent des signes visibles de dégradation au sein des phagosomes.

Bien que l’encapsulement d’œufs de parasitoïde n’ait jamais été décrit chez A. pisum, l’insertion d’objets inertes « volumineux » dans la cavité générale de l’insecte (e.g. fragments de poils de pinceau) conduit à la mise en place d’une réaction de recouvrement par les plasmatocytes et les granulocytes. Cette réaction est assez similaire aux phénomènes d’encapsulement décrits chez d’autres espèces d’insectes mais la couche cellulaire observée est peu organisée et reste incomplète. Les mécanismes responsables de l’absence d’encapsulement et même de toute adhésion hémocytaire après parasitisme par Aphidius ervi, par exemple, restent donc à élucider.

plasmocytes, granulocytes et granules

Les plasmatocytes et les granulocytes assurent les réactions de phagocytose et d’encapsulement chez A. pisum.
Pl (Plasmatocyte) ; Gr (Granulocyte) ; G (Granule).